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19 juillet 2014

Les mobiles des détenus

Le 2 juillet, lors de son audition à l'assemblée nationale, Adeline HAZAN, annonçait que la question des mobiles en prison devait être réfléchie. Le 14 juillet, c'est fait, elle annonce qu'elle est "ok" mais "dans un cadre strict".

Jean-François FORGET, secrétaire général de l'UFAP-UNSA, rejette en bloc l'argument du CGLPL qui veut que les téléphones mobiles améliorent le maintien des liens familiaux, en avançant qu'ils "fragilisent la sécurité de nos établissement", il annonce que d'autres moyens sont présents, notamment les UVF (unités de vie familiale, sorte d'appartements meublés, présents dans 22 établissements sur 190 et inconnus des territoires d'outre-mer).  D'ailleurs il fait bien d'en parler au présent, car la situation ne pourrait pas s'aggraver puisque nous savons que les téléphones mobiles sont déjà (illégalement) en prisons.

Et si c'était cette illégalité intra-muros, dans laquelle se trouvent les détenus, qui participerait à la fragilisation annoncée ?

Aujourd'hui, pour téléphoner, les détenus disposent d'une cabine téléphonique dans les coursives des établissements. Ces cabines, pour la majorité inaccessibles en dehors des heures dites de bureaux, posent un problème d'horaires, et dans les heures d'accès au téléphone, c'est sur demande que les détenus peuvent y accéder, car les mouvements en maisons d'arrêts sont soumis à approbation.

Des exclus parmi les exclus ?

Les personnes au travail ou en formation n'y ont accès que le week end. Aussi, comment font les quelques 600 détenus, français, ultra-marins, et les étrangers emprisonnés en métropole, qui souhaitent contacter leurs familles en journée ? Sans compter une part probablement importante des 18% de détenus étrangers pour qui la surveillance des communications téléphoniques pose un autre problème.

Un juste milieu, entre cabine dans les couloirs et téléphone mobile en cellule ne serait-il pas le plus adapté ? En effet, la location d'un poste fixe avec son abonnement mensuel, au même titre que la location d'un frigidaire ou d'un po(s)te de télévision, supprimerait la question de la surveillance des SMS et des connexions Internet. Reste à débattre d'une offre quantitative ou illimité (actuellement utilisée par les détenus, mais illégale).

La France n'innove plus en matière des droits de l'homme, elle ne fait que suivre certains pays qui avancent plus vite qu'elle. Si elle souhaite garder son titre (déjà bien amoché) DU pays des droits de l'homme, nos "décideurs" doivent admettre que l'ouverture d'esprit ne peut être que bénéfique lorsque le climat est tendu.

Fethi ZEDDOUN.

Source des chiffres : Site du ministère de la justice.

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